LIBÉRATION
Expo, par Gilles Renault
Vincent Fournier vit en chimérique

Avec «Uchronie» au musée de la Chasse, le plasticien dresse une mythologie du futur pour évoquer une relation entre technologie et nature. (…) Aux pièges à loup et autres trophées empaillés, on pourra ainsi préférer en ce moment le regard fertile de Vincent Fournier, qui a baptisé son odyssée «Uchronie». Un terme cher aux amateurs de SF, que l’artiste s’approprie pour évoquer une relation à la nature et à la technologie préférant tourner le dos au catastrophisme, pour miser sur une fantasmagorie leste qui inventorie une mythologie du futur. Après la gravure sur bois, le carton ou la bombe aérosol, c’est donc la photographie, au sens large, qui s’en vient «perturber» les collections permanentes, le quinquagénaire Vincent Fournier, s’autorisant aussi des incursions du côté de la vidéo et de l’installation. «Au croisement de la biologie et du surréalisme», le plasticien imagine par exemple une taxinomie chimérique sous la forme d’animaux augmentés, où cohabitent l’oiseau tempestaire – qui «contrôle les phénomènes célestes en faisant usage de la musique» –, l’éléphant à plumes et le toucan avec un bec en or. Une créativité débridée qui s’applique également à l’humain quand, dans «SpaceUtopia», série entamée en 2007 et toujours en cours, Vincent Fournier situe des astronautes au beau milieu de glaciers, ou de reliefs rocailleux.